dimanche 7 août 2011

Industrie automobile - L’Indien Ruia rachète nos équipementiers automobile en difficulté

Le 1er août dernier, après quatre mois de négociations, le groupe Ruia a pris le contrôle de Preciturn et de ses unités du Puy-de-Dôme et de Haute-Loire.

L’entreprise Preciturn, spécialisée dans le décolletage (réalisation par tournage ou usinage de petites pièces de micromécanique), emploie près de 200 personnes en France. En quinze ans, l'ancienne usine Dapta dans le Puy-de-Dôme avait connu quatre dépôts de bilan ; les deux entités du bassin de Thiers avaient été relancées il y a deux ans par Preciturn.

L’équipementier automobile Ruia est un poids lourd du marché asiatique qui contrôle les fabricants de pneus Dunlop et Falcon Tyres. Le groupe fait un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dollars et emploie environ 10.000 personnes à travers le monde.

Ruia s’intéresse de près au format d’entreprise de type Preciturn, sous-traitant du secteur automobile. Cette acquisition s’inscrit dans une stratégie de développement du groupe indien, qui cherche à bénéficier des avancées technologiques européennes. Elle fait suite à d’autres rachats dont Sealynx Automotive en mai dernier, une entreprise basée dans l’Eure spécialisée dans les joints d’étanchéité pour l’industrie automobile. En redressement judiciaire, le Tribunal de commerce de Nanterre dans les Hauts-de-Seine avait validé la transaction.

samedi 6 août 2011

Encore Danone…

Une fois n’est pas coutume, je vais m’éloigner - temporairement - de l’objectif de ce blog, qui est de traiter des relations franco-indiennes. Mais pour m’en éloigner très peu, je vous rassure : je vous emmène au Bangladesh, pays voisin de l’Inde, et il sera encore question de Danone, dont je parlais dans mon post précédent.

En effet, je crois qu’il est important de mentionner les success stories de nos grands groupes lorsque leurs retombées positives servent une noble cause. C’est si rare.
Laissez-moi donc vous raconter l’aventure de Grameen Danone.

En 2006, Franck RIBOUD, le PdG de Danone, a répondu favorablement à la proposition qu’était venu lui faire Muhammad YUNUS (économiste bangladeshi pionnier du microcrédit, fondateur de la Grameen Bank et Prix Nobel de la Paix 2006).

Le constat était le suivant : la moitié des enfants du Bangladesh souffre de carences alimentaires ; Grameen connaît bien la réalité de terrain et les besoins des populations locales ; Danone est expert dans l’agro-alimentaire et spécialiste des produits laitiers. Il s’agissait donc d’améliorer la santé des enfants bangladeshis par le biais d’un yaourt enrichi en micronutriments, conçu pour couvrir 30% de leurs besoins quotidiens.

 
Franck RIBOUD a accepté de se lancer dans l’aventure. Fidèle à ses convictions, Muhammad YUNUS a voulu que le projet soit piloté par une entreprise de type social business, le modèle économique qu’il a mis au point (en deux mots : les actionnaires récupèrent leurs mises de fond - sans faire de bénéfices - et conservent un droit de regard sur la gestion de l’entreprise). C’est la solution qui a été retenue.

Danone met alors ses équipes sur le pied de guerre : R&D bien sûr, mais aussi conditionnement, logistique, distribution, problématiques spécifiques au Bangladesh, …, tout est passé en revue.
Danone a financé une grande partie du projet, notamment le site de production qui a vu le jour en 2007.

Le yaourt nutritif est appelé Shokti+. Les enfants bangladeshis l’adorent. Il est produit avec le lait collecté dans 370 fermes du Bangladesh, et distribué à travers le pays par 820 Shokti Ladies, des entrepreneuses qui le vendent en porte à porte. Le prix de vente est abordable pour les populations et suffisant pour permettre à Grameen Danone d’atteindre l’autonomie financière totale. C’est un vrai succès.

Revenons maintenant à l’Inde. Malgré le boom économique que vit le pays depuis une dizaine d’années et les progrès réalisés en matière de développement social, on estime que 45% des enfants indiens de moins de trois ans souffrent encore de malnutrition. Le phénomène est surtout concentré au nord et dans le centre du pays, et touche aussi les populations vivant dans les bidonvilles des grands centres urbains.

Avec le savoir-faire de Danone en matière de produits laitiers et la réussite de Grameen Danone, l’aventure Shokti+ pourrait tout à fait se reproduire en Inde. D’autant plus que Danone disposera bientôt d’une implantation au Punjab et d’un réseau de distribution couvrant l'ensemble du territoire grâce à l’accord qu’il vient de passer avec l’Indien Wockhardt dans le domaine de la nutrition...infantile et médicale.
Encore un beau challenge à venir pour Franck RIBOUD ?

vendredi 5 août 2011

Agroalimentaire - En Inde, Danone affronte Nestlé sur le marché de l’alimentation pour enfants

Danone a signé, le 2 août dernier, un accord avec le groupe pharmaceutique indien Wockhardt en vue d’acquérir sa branche nutrition. Cette transaction de 250 millions d’euros porte sur plusieurs marques, environ 500 personnes et une usine située dans le Punjab (nord-est de l’Inde).

L'essentiel de l'accord porte sur la nutrition infantile. Avec ses marques Dexolac, Farex et Nusobee, Wockhardt est le numéro deux indien du lait en poudre pour bébés. Mais il ne détient que 7% du marché, loin derrière Nestlé qui en contrôle les trois quarts.

Pour Danone, ces trois marques disposent d’une bonne notoriété et seront une base solide pour s’implanter sur le marché de la nutrition infantile en Inde, le plus dynamique au monde avec plus de 25 millions de naissances par an.

Danone acquière aussi la marque de compléments nutritionnels Protinex, s'offrant ainsi une porte d’entrée sur le marché indien de la nutrition médicale.

Bien que réalisant la moitié de son chiffre d’affaires dans les pays émergents, le géant français de l’agroalimentaire était jusqu’alors peu présent en Inde - hors eaux et produits laitiers. Avec cette opération, Danone accède à un réseau de distribution couvrant l’ensemble du territoire indien.

mercredi 1 juin 2011

Evénement culturel France-Inde au Centre Pompidou

A travers son exposition « Paris - Delhi - Bombay… », le Centre Pompidou propose de faire découvrir la société indienne d’aujourd’hui à travers les regards croisés d’artistes indiens et français.

L’Inde contemporaine y est abordée à travers différentes thématiques, qui rendent compte des profonds changements d’une société en pleine expansion : politique, religion, sphère privée, identité, urbanisme, environnement, artisanat, ...

L’ambition de l’exposition est non seulement de faire découvrir la société et la création contemporaines indiennes, mais aussi de favoriser un dialogue, générer des échanges et tisser des liens durables entre nos deux cultures.

Autour de l'événement :

En complément de l’exposition, les visiteurs sont invités à expérimenter une autre approche de l'Inde contemporaine grâce à trois espaces :

- Culture numérique & dialogue entre la France et l’Inde : pour entrer en connexion avec l’Inde en consultant et générant simultanément du contenu en temps réel ;

- Le salon « Paris - Delhi - Bombay … » : sélection de titres de la presse indienne anglophone et de revues autour de l'Inde, à lire en écoutant de la musique indienne ;

- L’Inde en mouvement : projection d’un mix de documentaires, publicités et films permettant de s’immerger dans l’Inde d’aujourd’hui.

L’exposition « Paris - Delhi - Bombay … » se tiendra jusqu’au 19 septembre 2011 au Centre Pompidou.

lundi 30 mai 2011

Festival Namaste France : renseignez-vous avant d'y aller

Bien que le site Internet de Namaste France annonce toujours un Festival du Cinéma Indien à Saint-Tropez le 1er juin prochain, personne à la mairie ou à l'office du tourisme ne peut confirmer cet événement : ils ne sont pas au courant...

Les festivités liées à l'Inde sont chose rare en France ; il est dommage que l'organisation et la communication autour de cet événement n'aient pas été mieux préparées.

lundi 25 avril 2011

Défense des intérêts économiques d’un pays : oui … mais à quel prix ?

Au cours de la visite en Inde du Président Sarkozy en décembre 2010, le Français Areva et l’Indien NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited) ont signé deux accords cadre pour la construction de deux réacteurs EPR à Jaïtapur, dans l’Etat du Maharashtra (ouest de l’Inde). Au total, six réacteurs doivent être construits sur le site pour une production d’énergie de 9.900 mégawatts.

Le projet ne fait pas l’unanimité au sein de la population, notamment depuis la catastrophe nucléaire japonaise de mars 2011. Le 18 avril dernier, des manifestants sont descendus dans la rue. La situation a vite dégénéré, la police est intervenue et a tiré à balles réelles sur la foule. Bilan de l’affrontement : plusieurs dizaines de personnes arrêtées, des blessés de part et d’autre…et un manifestant tué. Quel gâchis... Si l’affaire n’a pas été étouffée (merci l’Agence France Presse), peu de médias l’ont relayée.  

Dans tous les cas nous retrouvons le scénario habituel lorsqu’il s’agit du nucléaire : craintes d’un côté, (ré)assurances de l’autre - mais surtout un dialogue de sourds. Le problème ici est qu’il y a eu mort d’homme. Alors je m'interroge : à partir de combien de vies humaines un projet doit-il être remis en question ? Quelle position adopter lorsque les intérêts en jeu sont si importants ? Les acteurs économiques ont-ils l’obligation morale de s'impliquer, ou bien doit-on laisser la sphère politique gérer cela en interne ?

lundi 18 avril 2011

Intensification des relations franco-indiennes en matière de défense

L’inde fait partie de ces pays que les industriels de la défense courtisent en vue de grappiller la plus grande part possible de cet immense marché. Dans cette compétition mondiale, la France essaie de s’imposer bon gré mal gré.

Il semblerait néanmoins que nos industriels marquent des points grâce au soutien ponctuel de l’Elysée.

Alors que la première visite du chef de l’Etat en 2007 s’était faite au pas de course, on constate que l’Elysée s’est mieux adapté à son client et partenaire en prévoyant une visite plus longue et plus attentionnée fin 2010. Quoi de plus normal alors que l’Inde se positionne comme un vecteur de croissance important pour l’industrie française ?

Développer des liens grâce à différents projets de coopération :

En Inde, la France fait habituellement valoir la solide expérience de sa Marine en favorisant un axe de coopération important : la lutte anti-piraterie et la surveillance maritime.

Si les Américains sont déjà sur le pont avec la vente de P-8I Poseidon, les Français font valoir leur expérience dans un pays dont l’exposition à la mer est très importante.

Dans le Golfe d’Aden, les deux nations coopèrent depuis 2008 et rien ne remplace une expérience positive entre deux forces armées.

L’Inde commencerait-elle à voir en la France un partenaire stratégique ?

Au-delà des discours, la France peine encore à s’imposer en Inde malgré les 10 milliards d’euros d’investissements récemment prévus par le ministère de l’Economie et des Finances (investissements principalement attendus dans les secteurs de la banque et des assurances).

Pour la défense, les contrats se multiplient mais s’évaporent souvent avant même leur mise en œuvre. En effet, de nombreuses forces vives s’affrontent en Inde : les Russes sont présents depuis de nombreuses années ; les Indiens se sont tournés vers les Américains pour acquérir des technologies de pointe ; certains savoir faire israéliens trouvent leur place sur le marché indien ; l’Europe, quant à elle, tente aussi une approche (non coordonnée).

Dans le domaine de l’aviation, les choses sont tout à fait caractéristiques de cette compétition exacerbée. La France tire son épingle du jeu en offrant une possibilité de coopération technologique et industrielle, ce qui intéresse particulièrement les Indiens. Lors de la dernière visite de Nicolas Sarkozy en Inde, la Présidente indienne Pratibha Patil déclarait : « Nous apprécions tout particulièrement l’acceptation de la France à nous fournir du matériel de défense de haute technologie dans un sens qui favorise aussi le développement de notre propre industrie de défense ».

Au-delà du MRCA (Multi-Role Combat Aircraft), ce gros contrat visant à doter l’Inde de 126 avions de combat de nouvelle génération budgétisé à hauteur de 10,5 milliards de dollars, l’Inde négocie depuis des années la modernisation d’une flotte de Mirage 2000 acquise au début des années 1980 en vue de remplacer ses MiG-21 russes vieillissants.

Un horrible cafouillage franco-français a longtemps opposé les industriels Thales et Dassault. La situation devenant intolérable, l’Elysée est intervenu pour enjoindre les deux patrons à faciliter l’avancement du dossier.

Thales aurait remporté le gros lot et devrait signer au printemps ce contrat tant attendu : 2,2 milliards de dollars pour doter 51 Mirage 2000 d’une meilleure capacité d’emport en carburant ainsi que d’autres équipements. Les Mirage 2000 indiens vont passer au standard -5 au cours des prochaines années.

Cette opération est réalisée en coopération avec l’indien Hindustan Aeronautics Ltd., qui prendra part à la modernisation de 47 des 51 Mirage concernés.

samedi 19 mars 2011

La France et l’Inde : pour un renforcement des relations commerciales

Le Président de la République française s’est rendu en Inde pour la seconde fois depuis le début de son quinquennat, en décembre 2010. C’est l’occasion de réfléchir au développement des relations entre notre pays et l’Inde, et de détourner momentanément notre regard de la Chine.

La fédération indienne rassemble 17% de l’humanité. Elle est devenue la onzième économie mondiale et son taux de croissance, de l’ordre de 8% l’an en moyenne, fait d’elle un marché attractif - la classe moyenne susceptible d’acquérir une vaste gamme de biens de consommation est évaluée à quelque 300 millions de personnes.

Cependant, la France a encore du chemin à faire pour se rapprocher du géant asiatique. « L’oubli de l’Inde », que déplorait déjà le philosophe Roger-Paul Droit en 1989, s’inscrit dans la relation à éclipses qu’entretient la France avec cet Etat-civilisation.

Le passé français subsiste aujourd’hui à Pondichéry, « fenêtre culturelle de l’Inde vers la France » selon Jawaharlal Nehru, ancien Premier Ministre indien. Quelques milliers d’habitants y sont de nationalité française, et les Pondichériens constituent une bonne partie des expatriés indiens installés en France (autour de 100.000 personnes, concentrées surtout à Paris).

Les grands médias français s’intéressent encore peu à l’Inde. A titre d’exemple, nos télévisions et journaux qui avaient dépêché une armada de correspondants pour couvrir les Jeux Olympiques de Pékin sont restés muets sur les Jeux du Commonwealth organisés à New-Delhi en octobre 2010 - cet événement, qui a lieu tous les quatre ans, a pourtant mis en compétition 7.000 athlètes venus de 70 pays.

Nos établissements d’enseignement supérieur commencent à attirer des étudiants indiens, normalement prompts à s’expatrier. Mais sur les 100.000 qui se trouvent à l’étranger, la France n’en accueille pour le moment que 1.900 (ils sont 15.000 au Royaume-Uni). L’augmentation du nombre d’étudiants indiens en France devrait néanmoins se poursuivre grâce au soutien de la France aux programmes de bourses et l’incitation franco-indienne à des partenariats entre établissements pour développer les accords inter-universitaires. Un projet d’université franco-indienne est également lancé, et de grandes Écoles françaises ont tissé des liens étroits avec l’Inde : l’INSEAD de Fontainebleau, l’Ecole des Mines de Paris, l’ESSEC qui a créé un MBA avec l’IIM d’Ahmedabad et Grenoble Ecole de Management, partenaire de l’Institut indien du Management de Bangalore.

L’intérêt français pour l’Inde est vif sur le terrain culturel : le salon du Livre de Paris a mis l’Inde à l’honneur en 2007 et les traductions d’auteurs indiens se multiplient, les films de Bollywood rencontrent un succès certain dans nos salles de cinéma, la manifestation Lille 3000 a célébré Bombay ; la France dispose par ailleurs de centres de recherche renommés sur l’Inde tels que le CERI, le CEIAS à l’EHESS, l’INALCO…

Nos relations politiques bilatérales se sont étoffées depuis 1998 avec le lancement d’un partenariat stratégique, la venue du Premier ministre indien à Paris en 2005, 2008 et 2009, la visite du Président Chirac à New-Delhi en 2006, puis du Président Sarkozy en 2008 et en 2010. Au niveau étatique, la relation est à la fois stratégique (nucléaire civil, coopération militaire), diplomatique (la France soutient la candidature de l’Inde à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU) et universitaire (des équipes de chercheurs travaillent sur des projets relatifs aux neurosciences, à l’exploration spatiale, etc.).

C’est surtout au niveau économique que nos relations doivent progresser : seules quelque 300 entreprises françaises sont implantées en Inde, un chiffre qui tend cependant à augmenter. Le manque de cadres français véritablement anglophones, la complexité du marché indien et sa culture très différente de la nôtre apparaissent encore comme des freins qu’il sera nécessaire de lever progressivement.

Ces points ne suffisent pourtant pas à justifier le manque de présence économique française en Inde. Pour l’expliquer, il faut aussi reconnaître la faible propension au « grand large » d’un capitalisme français converti à l’Europe, mais spontanément peu porté vers les horizons lointains - même si ces derniers sont porteurs de nombreuses opportunités.

Politique, culture, enseignement, commerce, tous ces pôles ont une grande importance dans les relations franco-indiennes. Ils convient néanmoins de veiller à ne pas laisser le « génie français » prendre le dessus, sans quoi le commerce risquerait de passer après tout le reste…

vendredi 18 mars 2011

De l’utilité d’intégrer la géopolitique aux affaires…et dans les cursus universitaires

Recherche, prise de conscience, compréhension du monde complexe dans lequel nous évoluons… Aujourd’hui, entrepreneurs et chefs d’entreprises doivent se montrer à la fois visionnaires et pragmatiques. Pratiquer au quotidien la géopolitique pour décrypter avec finesse les arcanes de la scène internationale est un moyen d’y parvenir.

Par rapport aux Américains qui considèrent que tout se pense et se résout en termes de rapports de force et de moyens techniques, l’environnement a au contraire une très grande influence sur les décisions que l’on doit prendre.

Dans un monde globalisé comme le nôtre, en pleine mutation, on ne peut plus refuser de prendre en compte les questions géopolitiques ; elles constituent des enjeux clé du monde contemporain.

Avoir une réflexion géopolitique, c’est ouvrir les yeux sur les réalités de notre monde, déchiffrer sa complexité, intégrer les réalités humaines et matérielles. En prenant de la hauteur de vue, on développe une meilleure perception des situations en intégrant une multitude de facteurs dans le raisonnement, qui cesse alors d’être monolithique ou manichéen. Simultanément, la géopolitique oblige à inscrire son action sur le long terme.

La géopolitique, c’est aussi sortir de la langue de bois et des discours convenus. Cette discipline peut et doit contribuer à faire évoluer les comportements. Elle conduit à reconnaître qu’il existe un certain nombre de facteurs, de pressions qui font que nous n’avons pas une liberté totale, que nous devons intégrer de multiples paramètres qui pèsent et conditionnent notre développement.

Avant de se lancer dans telle affaire ou tel projet, on serait bien avisé de considérer les facteurs géopolitiques. Les qualifications techniques ne suffisent pas pour emporter de grands contrats à l’international ; dans chaque endroit du monde où nous voulons agir, il est primordial de se livrer à une analyse de fond du cadre dans lequel on va évoluer. De très nombreuses données changent en permanence. Si les facteurs historiques, culturels, démographiques, économiques, sociétaux, … ne sont pas pris en compte, il y a peu de chance que l’on comprenne la nature de la trame au sein de laquelle on veut s’insérer.

Pour toutes ces raisons, la géopolitique est nécessaire aux décideurs actuels et mérite également d’être enseignée ; sa pratique offre l’opportunité aux élites présentes et à venir de déployer tous leurs talents pour le plus grand profit de tous. La bonne nouvelle est que certaines de nos universités et grandes Ecoles (l’ESC Grenoble par exemple) commencent à intégrer la géostratégie dans leur cursus obligatoire.

mardi 22 février 2011

Culture – Festival Namaste France en 2011

Namaste France fait suite à Bonjour India, le festival culturel français qui s’est tenu en Inde de novembre 2009 à novembre 2010.

Voici quelques idées de sorties culturelles à cette occasion :
- En mars 2011 se tiendra le Festival de l’Imaginaire à la Maison des Cultures du Monde à Paris. Une semaine entière consacrée à l'Inde avec des représentations de danses du nord-est du sous-continent...
- Le Festival du Cinéma Indien de Saint-Tropez aura lieu le 1er juin 2011, avec au programme des films indiens, des débats et des conférences.

Si vous souhaitez en savoir plus : http://www.namaste-france.com/

Economie - Peugeot retente sa chance en Inde


La marque française a annoncé mercredi 9 février 2011 son intention de s’implanter de nouveau sur le marché indien. Peugeot commencera par y produire une berline familiale.

PSA Peugeot Citroën a augmenté ses ventes de près de 10 % en 2010, avec 3.125.100 véhicules commercialisés dans le monde.

Après s’être attaqué au marché russe, brésilien et chinois, le premier constructeur automobile français met le cap sur l’Inde. Arrivé aux commandes du groupe PSA Peugeot Citroën en juin 2009, Philippe Varin avait annoncé sa volonté de développer la marque à l’international, pour atteindre d’ici 2015 50 % des ventes hors d’Europe, contre 39 % en 2010.

“Dans cette perspective, le marché indien en pleine expansion était une destination logique”, explique le directeur de la communication du Groupe, Jean Marc Sarret. ‘’Le pays devrait passer de 2 millions de plaques d’immatriculation en circulation en 2011 à plus de 3,5 millions en 2020.”

Une voiture pour les classes moyennes :
Conformément aux recommandations du groupe d’experts chargé d’inspecter le marché indien depuis 2008, Peugeot devrait produire et commercialiser une berline familiale pour les classes moyennes. Ce modèle destiné aux pays en voie de développement est actuellement à l’étude dans les usines Peugeot à Vigo, en Espagne.

Le constructeur au lion tente ainsi d’éviter de reproduire les erreurs qui l’avaient conduit en 1997 à interrompre la vente de sa 309 en Inde. “À l’époque, nous ne proposions pas de produit adapté à la clientèle locale, affirme M. Sarret. Nous transposions des stratégies de commercialisation européennes qui ne correspondaient pas au marché indien.”

Trois États (le Gujarat, l’Andhra Pradesh et le Tamil Nadu) sont actuellement en compétition pour accueillir les futures usines Peugeot. Aucune précision n’a en revanche été donnée sur le montant des investissements, ni sur le nombre de véhicules qui seront produits. “Il est encore trop tôt pour savoir quand la première indienne se commercialisée”, indique M. Sarret.

Pour mener ce projet, PSA Peugeot Citroën a ouvert un siège à Bombay et a nommé à sa tête l’indien Rajesh Nellore. Il sera sous la responsabilité de Grégoire Olivier, membre du directoire du Groupe et directeur de la zone Asie.

Cette stratégie à l’international a permis au groupe automobile français d’enregistrer l’année dernière un chiffre record de 3,6 millions de véhicules vendus dans le monde. Après une année 2009 conclue par une perte nette de 1,16 milliard en 2009, PSA Peugeot Citroën est repassé au vert en 2010, dégageant un bénéfice net de 1,13 milliard d'euros.


Source : Aujourd’hui l’Inde, 14/02/2011

Coopération franco-indienne dans le domaine de l'environnement

La France et l’Inde sont convenues de renforcer leur coopération dans le domaine de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique, avec la création d’un groupe de travail franco-indien sur l’environnement et l’installation en Inde de l’Agence Française de Développement.


Source : Ministère français des Affaires Etrangères

Alors que les marchés indiens sont extrêmement porteurs, la part de marché française en Inde n'est encore que de 1,7% ...

La France le 15ème fournisseur de l'Inde et son 11ème client. Le commerce bilatéral entre la France et l’Inde, après avoir enregistré un recul sans précédent en 2009 (-21,2%), s’est nettement redressé en 2010. Il est possible de prévoir un volume d’échanges de 10 Mds € fin 2012 (dû à la reprise des exportations aéronautiques notamment). L’accord de libre-échange UE-Inde, s’il est conclu sans retards excessifs, pourrait donner ses premiers effets à partir de 2015.
Aujourd’hui, plus de 300 entreprises françaises sont implantées en Inde et emploient environ 40.000 personnes. La France se situe au 7ème rang des investisseurs étrangers en Inde (stock d’environ 750 M $).


Source : Ministère français des Affaires Etrangères

Les relations entre la France et l'Inde ont connu une amélioration sensible ces dernières années ; elles se fondent sur la confiance et une entente renouvelée, dépourvue de tout irritant politique majeur

Dès les années 1980, la France a souhaité donner une nouvelle envergure à ses relations avec l’Inde. Ce rapprochement a été concrétisé par le lancement d’un partenariat stratégique en 1998 et un dialogue stratégique un an plus tard.

Ce dialogue repose sur des rencontres annuelles de haut niveau et des consultations menées à un rythme semestriel par le Conseiller diplomatique du Président de la République avec le Conseiller à la Sécurité Nationale indien.
En matière de politique étrangère, la France appuie New-Delhi sur plusieurs dossiers stratégiques (soutien de sa candidature pour un siège de membre permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, également pour son accès à la coopération nucléaire civile). Ces soutiens sont très appréciés en Inde.

Au plan régional, la France soutient pleinement l’Inde dans ses efforts de lutte contre le terrorisme et salue les efforts entrepris par le gouvernement indien en vue de la reprise d’un dialogue politique avec le Pakistan.

La France cherche à sensibiliser l’Inde à sa position sur les dossiers régionaux sensibles (Iran, Afghanistan, Birmanie, Népal).


Source : Ministère français des Affaires Etrangères